Je suis d’accord avec Audrey et Patrick pour dire que le choix alternatif entre “censure” et “édition” se fait au moment de la réception. Bien sûr, comme le dit Thierry, il faut que le dispositif révèle la construction, sinon, ni la censure, ni l’édition, seront visibles au public…
Il me semble qu’un cas intéressant pour argumenter le fait que la censure et l’édition peuvent être les deux interprétations d’un même acte c’est le recadrage par Reuters de deux photos prises en juin 2010 au bord du Mavi Marnara (voir http://culturevisuelle.org/metamorphoses/archives/154). Confrontée à deux versions des clichés, originaux et recadrés, une partie du public a accusé Reuters d’avoir voulu cacher une partie de l’image, et donc de censurer. De son côté, Reuters a affirmé que le photographe avait recadré en suivant un protocole bien établi à Reuters (qui recadre souvent les clichés), et que donc il s’agissait d’une édition. Dans ce cas, les deux interprétations concurrentes sont bien visibles ; comme l’a dit d’une certaine façon Audrey, c’est à celui qui saura faire valoir ses arguments que revient le dernier mot…